Engrais biologiques et engrais chimiques : deux approches
L’engrais, quelle que soit son origine, est une substance simple ou complexe dont la finalité est d’apporter aux végétaux les éléments essentiels à leur croissance (germination, croissance, développement racinaire et foliaire et fructification).
On distingue deux grandes familles d’engrais dont chacune d’elle est subdivisée en sous-classes selon les mode de production ou de transformation.
Engrais industriels ou chimiques
Les engrais dits industriels, sont des composés chimiques obtenus par la mise en œuvre de réactions chimiques pour isoler un ou plusieurs éléments. Ces engrais sont produits massivement et déclinés en d’infinies combinaisons et sous diverses formes (granulé, poudre, liquide).
On distingue entre autres les engrais minéraux qui proviennent de gisements sédimentaires, éruptifs ou salins, qui sont obtenus par des processus de transformation industrielle.
Les engrais/fertilisants organiques
Leur origine provient de déchets animaux (sang, plumes, os, frass d’insectes) de déjections animales (guano, lisiers, purins, fumiers) ou de déchets végétaux (purins, légumineuses, composts.). Selon le mode de production certains de ces engrais peuvent être considérés comme biologiques et par conséquent doivent faire l’objet d’ une certification biologique pour être utilisés dans l’agriculture biologique.
Par exemple, un lisier provenant d’une ferme porcine où les animaux ne peuvent se mouvoir sur 360 degrés (au Canada), ne peut être considéré comme un fertilisant biologique, bien qu’il soit d’origine organique.
Les engrais organiques bruts ne subissent pas de transformation préalable. C’est le cas par exemple des fumiers et lisiers, qui sont directement appliqués sur les surfaces cultivables.
Les engrais organiques élaborés proviennent de la transformation de déchets végétaux ou animaux, et apportent sous des formes organiques/minérales tous les éléments majeurs (azote, potassium, phosphore) secondaires (calcium, magnésium, soufre) et oligo-éléments (fer, manganèse, cuivre, zinc, bore, molybdène).
L’engrais biologique est obtenu par des procédés naturels comme le séchage, le broyage, l’extraction, ou la distillation, ce qui est le cas du procédé de Solugen.
Les différences fondamentales entre des deux classes principales d’engrais sont résumées ci-après :
Fertilisation
Les engrais sont sélectionnés selon les types de plantes, l’action recherchée (semis, post levée, par exemple) et la période de l’année. Il est donc important dans la pratique que la fertilisation soit adaptée aux besoins spécifiques des plantes à un moment donné, et pour ce faire que les paramètres suivants soient adéquatement identifiés.
- Besoin des plantes
- Type d’engrais
- Formulation de l’engrais
- Disponibilité des nutriments
- Charge du sol en éléments fertilisants (réserve organique et minérale) (notamment le phosphore).
- Période de fertilisation, etc..
Si certains nutriments sont immobilisés (insolubilisation par exemple), en quantité insuffisante ou en trop forte concentration (engrais non adapté), ou encore perdus par volatilisation (ammoniac), il faudra alors sur fertiliser ce qui dans le cas d’engrais à éléments multiples (N.P.K) peut engendrer des effets néfastes (surfertilisation en certains éléments) voire une surcharge environnementale (saturation en phosphore).
Certains fertilisants organiques sont disponibles sous forme d’ engrais azoté simple, cependant leur coût est généralement élevé. L’azote, sous ses diverses formes, constitue l’un des pivots de la fertilisation. Il est aussi source de diverses pertes : ruissèlement, lessivage, dénitrification, fixation et par volatilisation.
Selon certaines conditions 75 À 80 % de l’azote ammoniacal peut ainsi se volatiliser dans l’atmosphère peut après son application.
Les engrais liquides ou solubles dans l’eau pour un usage en solution nutritive, ou nutrition foliaire
Les racines absorbent l’eau et les éléments minéraux qu’elle contient pour assurer la nutrition de la plante. L’engrais soluble ou liquide introduit dans le circuit d’arrosage permet à la plante un accès facilité aux éléments nutritifs.
On distingue trois cas de figure :
La solution nutritive circulante : en culture hors-sol (laine minérale par exemple), autre support organique comme la tourbe, ou encore sans substrat (hydroponie). Les racines puisent directement l’eau et les éléments dans la solution nutritive.
Cette technique utilise fréquemment un réseau de goutte à goutte et on la trouve en production de tomates, de concombres, de fraises et de fleurs ainsi qu’en plantes en pot.
La fertigation : l’engrais liquide ou dissous (s’il est soluble) est introduit dans le circuit de l’eau d’irrigation apporté aux cultures. Dans un prochain billet de blog, nous reviendrons sur ce procédé de fertigation et sur les avantages potentiels de l’utilisation de la solution d’azote liquide organique extraite du fumier de porc avec le procédé de Solugen. La fertigation offre de nombreux bénéfices, notamment dans les régions où la gestion de l’eau est un aspect important de l’agriculture.
La nutrition foliaire : La fertilisation foliaire consiste à vaporiser les engrais directement sur le feuillage des végétaux. Cette pratique permet l’absorption rapide de petites quantités d’éléments nutritifs par le biais du feuillage.
Solugen : solution ammoniacale
Parmi les engrais biologiques citons la solution d’azote ammoniacal issue du processus de traitement de lisier porcin de Solugen. Cette solution fertilisante offre l’avantage de ne comporter qu’un seul macro-élément (N) et sa forme liquide se prête tout à fait aux diverses techniques de fertilisation par fertigation et nutrition foliaire.
Sources :
- https://www.agrireseau.net/agriculturebiologique/documents/Brochure%20fertilisation15nov.pdf
- https://fertilisation-edu.fr/production-ressources/engrais-mineraux-composes.html
- https://fermesdavenir.org/fermes-davenir/outils/fertilisation-2-comparaison-des-pratiques
- https://www.mapaq.gouv.qc.ca/SiteCollectionDocuments/Regions/BasSaintLaurent/demystitifactionengraisorgainquesminerauxseize.pdf